En 2017, j’ai débuté un travail sur les glaciers du massif des Ecrins. Cherchant à sortir de la forme de l’inventaire au profit d’une observation à plus petite échelle, mais aussi plus étendue dans le temps, j’ai fini par restreindre ce travail au glacier Noir. L’exhaustivité géographique a laissé place à un travail dans le temps, à un arpentage répété de ce même glacier. Ce resserrement se retrouve aussi dans les images, abandonnant la vue globale du paysage construite autour de l’horizon pour se concentrer sur la topographie de la haute montagne, des crevasses, séracs et moraines du glacier.

Au fil du temps, j’ai croisé sur le glacier des alpinistes et des scientifiques, des inscriptions diverses témoignent de leurs usages et de leurs regards posés sur ces lieux. Ces indices discrets nous montrent que ce paysage n’est pas une image figée mais bien un espace traversé et mouvant, à l’équilibre bien précaire.